Numero 4. La littérature dans la peau : tatouages et imaginaires

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  • Description

    Lignes, tracés graphiques, surfaces encrées, impressions, parchemins et vélins sont autant de termes que le tatouage partage avec l’écriture. Entre les objets scripteurs, les gestes de l’écriture ou du dessin et l’aiguille du tatoueur se noue une relation sensible et palpable. Le littéraire fait retour sur la peau qui elle-même se transforme en archive et devient l’objet d’une mise en fiction des corps.

    Ce numéro interdisciplinaire consacré à la littérature dans la peau aborde le tatouage, non plus comme un motif graphique uniquement visuel, mais comme un support narratif propre à la fiction. Comment la littérature s’empare-t-elle du tatouage ? Comment des genres aussi divers que le récit d’aventures, le roman à sensation, le thriller, l’œuvre postcoloniale ou encore les fictions hypertextuelles, mettent-elles en récit le corps tatoué ?

    Ce numéro explore à la fois le rapport sensoriel de l’écriture au corps, l’expérience de la douleur de la chair, l’affleurement du souvenir, la réinvention identitaire, sans pour autant négliger la valeur de l’écriture tégumentaire comme marque de la révélation participant de la mécanique du récit. Le tatouage inspiré de sources littéraires peut prendre différentes formes, portraits d’écrivains, citations, illustrations, qui sont à l’interface entre l’espace privé et la sphère intime, entre le visible et le lisible. Étudier les tatouages de lecteurs ou de fans permet ainsi de mieux comprendre le désir d’archiver le fragment littéraire à même la peau, d’incarner le littéraire dans sa dimension corporelle, parfois jusqu’à l’excès, tout en interrogeant la circulation ainsi que la réception des œuvres référencées.

    Anne CHASSAGNOL, Brigitte FRIANT-KESSLER