Nouveaux regards sur la pilosité

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    Christian BROMBERGER

    Référence électronique
    Bromberger C., (2022), « Nouveaux regards sur la pilosité », La Peaulogie 9, mis en ligne le 11 juillet 2022, [En ligne] URL : https://lapeaulogie.fr/introduction‑pilosites

    Plusieurs travaux récents ont mis en évidence l’intérêt heuristique d’une étude de la pilosité (voir, entre autres, Delaney 1994 ; Hiltebeitel et Miller, 1998 ; Nadjmabadi, 2005 ; Da Silva, 2009 ; Bromberger ‑2010‑ 2015, Auzépy et Cornette, 2011 ; Pouvreau, 2014…). Le traitement des poils symbolise la différenciation entre les genres, les statuts sociaux, les positions et options politiques, le proche ou le lointain, l’ordre du monastère et l’errance de l’ermite, les « in » et les « out » (Hallpike, 1969), le civilisé et le sauvage. Une chevelure féminine surabondante et mal entretenue est la marque par excellence de la sauvagerie, a fortiori dans une société qui prescrit le voile pour cacher ce facteur majeur de séduction.

    Le poil, le cheveu, le duvet, le cil… en un mot la pilosité, matière humaine, révèle des modes et des comportements allant du fétichisme à la tonsure, du jeu érotique à la quête de l’autre. Entre le glabre et le hirsutisme, le poil est objet de métamorphoses. Support d’une expression révélée et secrète, il est capable d’adopter une multitude de formes, oscillant entre la norme et la contestation, l’attirance et la répulsion. Une perruque géante est portée par de jeunes Tunisiennes, photographiées dans des espaces de la vie quotidienne. Se pose la question du voile et de ce qu’il cache. Ici révélé par son foisonnement et son surdimensionnement, le cheveu d’ordinaire caché, cache le corps. Femme érotique, femme monstre.
    photo, Nadine Lahoz‑Quilez

    Anne Monjaret et Federica Tamarozzi, pour leur part, montrent ici comment les poils, par leur forme et par leur couleur, scandent les âges de la vie. Cette capacité à signifier, la pilosité la doit largement à ses propriétés. Contrairement aux mutilations d’organes (la circoncision, l’excision par exemple) qui sont définitives et sauf exceptions rendues possibles par les techniques modernes (l’épilation électrique ou au laser ou encore à la lumière pulsée), les modifications apportées aux poils sont temporaires et réversibles puisque ces phanères repoussent régulièrement. On peut donc les raser, les tondre, les exhausser… sans risque majeur et leur faire manifester d’un âge à l’autre, d’une culture à l’autre, des significations différentes. Les expressions populaires, analysées par Anne Monjaret et Federica Tamarozzi, illustrent le rôle symbolique que l’on fait jouer au poil : pour exprimer son humeur (de la colère à l’amour), sa conformité à l’ordre social ou au contraire sa révolte. Une erreur serait de croire, comme nous le rappellent les auteurs, en une sorte d’esperanto du poil, les mêmes significations se reproduisant d’une société à l’autre. Betty Ramé nous montre ci‑dessous que les cheveux masculins longs, qui évoquent chez nous l’adolescent bohême, étaient la marque de l’élite dans le monde égéen de l’âge du bronze.

    Le poil n’est pas seulement révélateur du statut que l’on occupe ; l’analyse de cette mémoire vive fait partie du lot d’indices qu’utilisent les policiers et les spécialistes pour reconstituer un événement. Marie‑Christine Auzou et Sabine Melchior‑Bonnet rappellent ainsi le rôle décisif qu’a joué l’étude des cheveux pour déterminer les causes réelles des décès de Napoléon et de Beethoven : « En 1995, le FBI, suivi par le Centre d’études nucléaires de Saclay et l’université de Toronto, démontre la présence indéniable dans les cheveux de l’Empereur, d’un taux d’arsenic de plus de 10 ppm quand la ‘normale’ varie de 0,8 à 2 ppm » (Auzou et Melchior‑Bonnet, 2001, 68). Quant à Beethoven, sa mort serait due à une forme de saturnisme : « Les analyses ont révélé qu’ils (ses cheveux) contenaient une dose de plomb plus de cent fois supérieure à la moyenne » (p. 69). Christine Bergé relate ici les circonstances de cette découverte du rôle indiciel du poil et analyse les usages qu’en fit la police criminelle. Les récits qui émergent des affaires judiciaires abordées apportent une contribution importante à l’anthropologie des traces et à l’examen de la connaissance indiciaire ouverte par Carlo Ginzburg. Outre leur valeur métonymique, ces éléments de pilosité illustrent leur dimension caractéristique désignée par Christine Bergé comme une « carotte temporelle » capable d’archiver des événements uniques dans une partie du corps (du meurtrier ou de la victime) abandonnée sur la scène du crime.

    La pilosité porte aussi la trace de nos communes origines. Entre l’homme et l’animal, « l’animal vrai », poilu, « celui que l’on élève et dont l’élevage est le plus valorisé et valorisant », comme le dit ci‑dessous Jean‑Pierre Digard citant François Poplin, la pilosité est à la fois la marque d’une inquiétante similarité et d’une différence radicale. La peau de bête, réalisée par Nadine Lahoz‑Quilez, illustre cette proximité et cette distance.

    Une peau de bête est étalée au sol et à y regarder de plus près sa fourrure ressemble à une chevelure. La pilosité est le vestige de notre animalité, la trace de notre sauvagerie mais cette chevelure abondante, noire et brillante renvoie à un érotisme. La belle et la bête, attirance- répulsion.
    Trichos, Nadine Lahoz‑Quilez

    Jean‑Pierre Digard inventorie les variantes de la toison des animaux et ouvre le champ d’une « ethnophanérologie animale qui se limitera ici à l’étude des perceptions et des représentations que les humains ont (ainsi que) des utilisations qu’ils font des poils des animaux » : moyens d’identification des animaux par la ou les couleurs de leur robe, fabrication avec leurs poils « d’un grand nombre d’objets (tentes en poil de chèvre, yourtes en feutre… vêtements en laine et en fourrure, cette dernière utilisation, qui ne se limite pas au prélèvement de poils sur un animal vivant mais consiste en un dépouillage sur un animal tué à cette fin, étant source de controverses) ».

    En ce qui concerne la pilosité humaine, la chevelure, la barbe, les poils corporels, en particulier les poils pubiens (voir da Silva, 2009) ont donné lieu à plusieurs études récentes. Corinne Fortier renouvelle ces acquis en analysant sur la base d’un vaste corpus (textes, peintures, observations de terrain) la toison pubienne dont la chevelure est, selon elle, le substitut visible. Constatant la constance dans le monde arabo‑musulman (mais la situation est la même dans d’autres contextes) « de jeunes imberbes désirables » et effectivement désirés, et, parallèlement, l’existence de femmes à barbe, elle postule l’existence d’« un troisième genre » que symboliseraient ces créatures hybrides. Si les relations entre poils faciaux / corporels et genre ont fait l’objet de plusieurs travaux, dûment répertoriés et renouvelés par Corinne Fortier, en revanche sourcils et cils dont les traitements varient selon les périodes historiques, les cultures, les classes d’âge, les modes, les intentions personnelles demeurent des zones d’ombre, y compris dans l’Occident contemporain où fleurissent et se multiplient les établissements spécialisés auxquels fait allusion Irène Salas dans son article. Tournons‑nous, en attendant des études sur ce dernier sujet, vers l’histoire et l’ailleurs. David Lavergne et Nicolas Drocourt montrent ici l’importance des sourcils en Égypte antique et dans l’empire byzantin, ceux‑ci encadrant l’œil, particulièrement valorisé dans ces anciennes civilisations (et sans doute dans les nôtres) ; en Égypte, des sourcils symétriques et imposants manifestaient l’autorité du pharaon ; même attention portée aux sourcils divins ; une ville conservait ainsi, tel un « trésor sacré », les sourcils d’Osiris. Des sourcils dissymétriques connotaient, au quotidien, une profonde tristesse mais c’est dans la littérature gréco‑latine que s’exprime avec plus de nuances une sémiologie sourcilière ; le pseudo Aristote et Quintilien ont, chacun à leur façon, analysé ce que signifiaient des sourcils bien droits, recourbés, abaissés… (voir l’article de David Lavergne). Nicolas Drocourt nous montre aussi comment les sourcils à Byzance étaient censés révéler la personnalité des souverains. Irène Salas étudie, pour sa part, les significations attribuées à la forme variable des sourcils masculins en se référant à Giambattista Della Porta et, plus généralement, à la Renaissance. « Ainsi de grands sourcils, à l’image du lion, signifient la virilité. Ceux qui ‘tirent droit vers le nez’ dénotent ‘la folie & et la cervelle mal timbrée, à l’exemple des pourceaux, à qui les sourcils tendent droit vers le nez de haut en bas’ ».

    Le rôle que l’on fait jouer aux sourcils dans la définition des genres et dans les rites de passage a retenu mon attention lors de mes recherches en Iran. Notons, pour rendre compte de leur plasticité significationnelle, que les poils, supprimés ou exhibés, ne servent plus à grand‑chose. Les sourcils ont ainsi pour fonction originelle de retenir la sueur qui coule de nos fronts et risquerait d’atteindre nos yeux. Mais la mode féminine ne fut‑elle pas, au temps de la splendeur de Marlène Dietrich, à l’épilation intégrale des sourcils, apparemment sans grand dommage pour les yeux ? Et les Indiens d’Amérique du Sud ne s’arrachent‑ils pas les sourcils (mais aussi les cils) pour bien marquer la rupture entre culture et nature ? Claude Lévi‑Strauss nous rappelle dans Tristes tropiques (1955, 206) que « Les nobles Caduveo (…) s’épilaient complètement le visage, y compris les sourcils et les cils et traitaient avec dégoût de ‘frères d’autruche’ les Européens aux yeux embroussaillés ». De même chez les Trobriandais, les sourcils ne sont pas valorisés, bien au contraire écrit Bronislaw Malinowski : « There is no special beauty treatment for the eyes, except shaving the eyebrows which together with the biting off of eyelashes leave them singularly naked to European taste » (1987, 251).

    À l’inverse, la forme et la couleur des sourcils féminins jouent un rôle important en Iran, tout d’abord pour signaler un rite de passage. Il est de tradition que les jeunes filles ne s’épilent pas jusqu’à leur mariage. La veille ou l’avant‑veille de la cérémonie, la bandandaz (l’épilatrice), maniant avec dextérité fil, pâte dépilatoire à base de chaux, rasoir, cire transforme leur corps poilu de fille en corps entièrement lisse de femme ; et le travail ne manque pas, l’Iran faisant partie de ce que Jeffrey Eugenides appelle la « ceinture velue » qui court de part et d’autre de la Méditerranée du Portugal et du Maroc à l’Afghanistan[1]. L’épilatrice porte une attention particulière aux sourcils devant désormais former des arcs fins et parfaits ou former des accents circonflexes (ce que l’on appelle en persan des sourcils en forme de huit, le chiffre huit arabe ressemblant à notre accent circonflexe). Le tatouage est mis à profit pour donner aux sourcils une couleur plus profonde, une forme plus équilibrée. Aux « pattes de chèvre » (pâche bozi) touffues des adolescentes se substituent deux courbes ou deux « huit » (hasht) harmonieux. Dans le quotidien, l’état des sourcils renseigne sur le statut de l’interlocutrice et invite d’emblée à employer tel terme d’adresse ou telle formule de politesse. Mais, dans leur souci d’émancipation, les jeunes filles intrépides brouillent ce code de reconnaissance (cette tendance avait déjà pris corps avant la Révolution islamique dans les milieux aisés des villes) ; anticipant sur le rite de passage et voulant se conformer aux canons de la beauté juvénile occidentale, elles se font épiler les sourcils, ce qui entraîne, dans les milieux conservateurs, la réprobation de leurs parents et parfois leur exclusion des institutions scolaires. Un ami iranien traditionaliste (plutôt que conservateur) me disait ainsi en 2008 : « Non, je ne laisserai jamais ma fille se faire épiler les sourcils avant le mariage ; ce serait la fin du monde ». La vigilance s’exerce pour que les garçons et les hommes conservent leurs sourcils, n’aient pas une chevelure trop longue et une barbe trop touffue. L’épilation des sourcils chez les hommes a longtemps été perçue comme un signe d’homosexualité, aujourd’hui comme un signe d’inféodation à la mode occidentale. Pour mettre un terme aux excentricités pileuses, aux crêtes gominées des jeunes garçons, au glabre de leur visage, voire à leurs sourcils épilés, une transgression inadmissible aux yeux de beaucoup, annonciatrice, elle aussi, de la fin des temps, les autorités ont organisé en juillet 2010 un « festival du voile et de la pudeur ».

    La mère aux sourcils épilés, la fille avec des « pattes de chèvre » (nord de l’Iran, 2008)

    L’attention que prêtent les femmes iraniennes à leurs sourcils est partagée en Occident. Le dessin et la netteté des sourcils jouent un rôle décisif dans la séduction comme le rappelle Clément Marot. Qualifiant l’éloge qu’en fait le poète, Irène Salas parle, à juste titre, de « lyrisme pileux ».

    Mais la mode a varié selon les époques et porte le témoignage de changements culturels importants. Les sourcils n’ont pas toujours été séparés et fins comme aujourd’hui. Un trait qui a beaucoup frappé dans l’Iran qajar au XIXème siècle est le sourcil unique, jointif, le unibrow, une pratique dont Nicolas Drocourt et Corinne Fortier notent la présence, l’un à Byzance, l’autre en Grèce ancienne et « jusqu’à récemment » en Ouzbékistan où un trait de khôl unissait les deux sourcils. Cette mode est encore en vogue au Tadjikistan. Les femmes utilisent des feuilles d’usma, d’indigotier, qu’elles laissent sécher deux heures avant de la broyer jusqu’à l’obtention d’une pâte visqueuse qu’elles passent sur la glabelle ; elles répètent plusieurs fois l’opération pour que l’unibrow soit bien dessiné. Mais le même trait esthétique peut avoir différentes significations selon les périodes et les sociétés. Si au Tadjikistan, l’unibrow est signe de féminité, ce ne fut pas toujours le cas dans d’autres contextes. « Au pays de Sumer, durant les derniers siècles du IIIe millénaire avant notre ère, écrit Lavergne, les sourcils arqués en demi‑lune et jointifs passent pour un critère de beauté (et peut‑être une marque d’intelligence) si l’on en croit la statuaire royale » (masculine donc). Nicolas Drocourt note, de son côté, que l’on représentait à Byzance Ulysse, Saint Pierre et Saint Paul avec des sourcils jointifs mais que des femmes de l’époque arboraient aussi cet unibrow. Quant à Frida Kahlo, la peintre mexicaine contemporaine, nous rappelle Irène Salas, elle porte un « monosourcil », devenue le symbole de son féminisme, incarnant le refus de se plier aux normes ». Ces différents exemples nous montrent, une fois de plus, qu’un même signe peut avoir différentes significations. Le sens de l’unibrowabrū‑peyvaste en persan, sous l’Iran qajar, confirme ce relativisme. Je reprendrai ici l’argumentation d’Afsaneh Nadjmabadi (2005) : au XIXème siècle les distinctions masculin‑féminin étaient largement neutralisées. Mêmes boucles, mêmes sourcils continus que les jeunes femmes teignaient en bleu foncé le matin de leur mariage[2]. « Notions of beauty were largely gender‑undifferentiated; that is, beautiful men and women were depicted with very similar facial and bodily feature » (Nadjmabadi, 2001, 89).

    Amants iraniens sous les Qajar (fin XIXème siècle)

    L’attirance d’un homme pour un jeune garçon équivalait à celle qu’il pouvait avoir pour une jeune femme. Puis, si l’on suit Afsaneh Najmabadi, « heterosocial European cultural practices heteronormalized Iran’s men sensibilities » (Nadjmabadi, 2005, 54) (« Les pratiques culturelles hétérosociales ‑ hétérosexuelles – européennes hétéronormalisèrent les sensibilités masculines en Iran ») et les sourcils jointifs disparurent. Les hommes, copiant les Occidentaux, se mirent à se raser et les sourcils unibrow, tout comme le duvet féminin sur la lèvre supérieure, devinrent des objets de stigmatisation, « a troubling sign of undesirability » (« un signe dérangeant d’indésirabilité ») (Nadjmabadi, 2005, 232). On est bien loin sous les Qajar de l’amour hétérosexuel enflammé qui est chanté par les poètes tels que Forough Farrokhzad, Nader Naderpur et Simin Behbahani.

    Quelles que soient la forme des sourcils et l’attention portée aux cils, le but recherché est de valoriser le regard. Les yeux ont une importance particulière dans le monde iranien, comme ce fut le cas dans bien d’autres sociétés, en Égypte ancienne en particulier, nous rappelle Lavergne. On regarde droit dans les yeux en Iran soit dans une relation amoureuse soit sous le coup de la colère. Contrairement à Trobriand où l’on apprécie les petits yeux, on valorise en Iran les grands yeux, mis en valeur par le kohl étalé sur les paupières. Et les poètes comparent souvent les cils féminins à des flèches qui peuvent transpercer le cœur de l’amant. La règle est, dans le quotidien, de regarder de travers (tchap‑tchap negâ dashtand). Mais le quotidien est peu de choses, comparé à ces moments capitaux, ceux de la relation amoureuse ou de l’honneur mis en cause.

    La forme des sourcils nous renseigne également sur ce que Cicéron appelait « l’éloquence corporelle » ; des « sourcils d’un noir sans mélange » étaient dans l’empire byzantin la marque de la beauté masculine, arqués et fins celle du charme et de l’élégance féminines, ces symboles de perfection s’opposant aux sourcils touffus et aux cils tombants des vieillards. Mais cils et sourcils dévoilent, selon les principes de la physiognomonie, la personnalité de l’individu, fût‑il un bébé, comme nous le montre Nicolas Drocourt. Ils jouent aussi un rôle dans les processus de communication : des cils artificiellement allongés attirent l’attention sur la séductrice, « froncer les sourcils » est une manifestation de désapprobation, d’inquiétude ou de colère, comme celle qu’éprouve le patriarche de Constantinople face à l’empereur Andronic Comnène. Quelques siècles plus tard, Charles Le Brun propose, selon les termes d’Irène Salas, une « physio‑sémiologie du sourcil » ; par exemple, « dans la haine ou la jalousie, ‘ les sourcils sont abattus et froncés’ ». Et aujourd’hui ce sont les émoticônes qui traduisent cette « grammaire du sourcil ». Charles Darwin, cité par Irène Salas, avancera que ces expressions faciales de nos passions sont « innées » ; sans doute mais, comme on l’a dit à plusieurs reprises, les différences culturelles nuancent ce verdict.

    Références bibliographiques

    Auzépy M.‑F. et Cornette J, (dir.), (2011), Histoire du poil, Paris : Belin.

    Auzou M.‑C.et S. Melchior‑Bonnet, (2001), Les vies du cheveu, Paris : Gallimard, coll. « Découvertes ».

    Bromberger C., (2015), Les sens du poil, Paris : Creaphis, 2015 (rééd. de Trichologiques, 2010).

    « Cosmetics », (2002), Encyclopaedia Iranica, vol. VI,  fasc. 3, 301‑303.

    Da Silva J., (2009), Du velu au lisse. Histoire et esthétique de l’épilation intime, Paris : Éditions Complexe.

    Delaney C., « Untangling the meaning of hair in Turkish society », Anthropological Quaterly, 1994, 67/4, 159‑172.

    Eugenides J., (2003), Middlesex, Paris : Éditions de l’Olivier/ Le Seuil.

    Hiltebeitel A. & B. D. Miller (eds), (1998), Hair. Its power and meaning in Asian Cultures, Albany : State University of New‑York.

    Nadjmabadi A., (2005), Women with Mustaches and Men without Beards, Berkeley : University of California Press.

    Nadjmabadi A., (2001), “Gendered  transformations: beauty, love, sexuality in Qajar Iran”, Iranian Studies, 34, 1‑4.


    [1].. « Comme la ceinture du soleil ou la ceinture de la Bible, il existe, sur cette terre si diverse qui est la nôtre, une Ceinture velue. Elle commence au sud de l’Espagne, congrument avec l’influence maure. Elle s’étend sur les régions aux yeux noirs de l’Italie, de presque toute la Grèce et d’absolument toute la Turquie. Elle s’incurve au sud pour inclure le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte. Elle poursuit à l’est (en s’assombrissant comme les cartes pour indiquer les profondeurs océanes) sur la Syrie, l’Iran et l’Afghanistan avant de s’éclaircir graduellement en Inde. » (Eugenides, 2003, 403).

    [2].. Rubrique « cosmetics » (2002, 302).